Rencontrer des personnes exceptionnelles.

J’avais une image très classique de la méditation : coussin de méditation, doux son du bol tibétain en début et en fin de médiation et cet espace infini entre les deux durant lequel les pensées passent dans la tête comme des trains à grande vitesse et partagent l’horizon avec un sentiment grandissant de culpabilité face à l’incapacité de méditer « correctement ». C’est pour cela, que lorsque Gia m’a conviée à ce week-end de méditation, j’ai sauté sur l’occasion : j’allais apprendre à méditer. Cela a été un extraordinaire voyage en moi. (...)

(...) D’abord : le lieu. Ce village perdu dans la région d’Arlon, qu’il faut chercher pour le trouver, sa chapelle, sa source baptistère qui confèrent au lieu un jenesaisquoi de spiritualité. Et là, au bout d’une allée, un lieu flanqué d’une clairière pour accueillir nos méditations et transformations. Ensuite, l’ambiance. Chacun débarque le vendredi soir, encore à moitié dans sa vie de tous les jours, avec son matériel : ici un tapis de yoga, une couverture toute douce, un coussin de méditation, une petit peau d’agneau, des bonnes chaussettes. On se croirait au début d’un week-end scout. Enfin, les gens. Nous faisons connaissance de Rahina et de Masta. Ils ont tous deux une lumière dans le regard et une sérénité qui donnent envie de participer pleinement à l’aventure, en dépit de cette petite voix critique dans la tête qui ne cesse d’être dans le jugement et de suggérer que tout cela est définitivement trop en dehors de ma zone de confort et que je serais certainement mieux à la maison avec mes enfants et que, par ailleurs, j’ai encore la possibilité de me faire porter pâle le lendemain. (...)

(...) Et puis, dès le samedi matin, cette petite voix critique et sceptique se fait de plus en plus faible. Après une méditation pieds nus dans la clairière encore humide de la rosée matinale, les méditations dynamiques s’enchainent. Au temps pour moi et ma vision de la méditation statique sur un coussin. Lors de ces différentes méditations, pour certaines très sportives, je reconnais ce petit déclic dans la tête : cet état de bien être lorsque une lumière blanche se fait et que les pensées s’arrêtent pour laisser la place à tout ce que je veux, plus de listes de choses à faire, plus de jugement, plus de » je dois » mais seulement des « je peux » ou « j’ai envie ». Chemin faisant, en méditant, je me trouve aussi confrontée à des sentiments, des impressions, une vision de ma vie telle qu’elle ne m’était jamais apparue. C’est dérangeant, douloureux mais salutaire. (...)

(...) Et enfin, grâce à ce groupe de personnes que je ne connaissais pas auparavant, je me sens en sécurité pour expérimenter toutes ces formes de méditations, pour sortir de moi, pour me montrer telle que je suis, dans mon énergie sauvage et tribale, cette énergie que chacun de nous garde profondément enfuie parce que cela fait peur et que cela n’est pas bienséant. Ce week-end m’a transformée, m’a ouvert les yeux sur d’autres manière de méditer, m’a autorisée à méditer autrement, parfois de manière « imparfaite » mais désormais, toujours en accord avec moi. Depuis, j’ai intégré la médiation à mes pratiques quotidiennes. Et la prochaine fois que Masta et Rahina reviendront, je serai là également. Pour me confronter à moi-même et pour grandir encore.